Proxénetisme dissimulé en salon de massage

Le 2 octobre dernier, le tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence a examiné une affaire impliquant un couple propriétaire de salons de massage situés à Aix-en-Provence et à Salon-de-Provence.

Il est apparu que ces établissements proposaient, courant 2021 et jusqu’au 7 janvier 2022, des prestations relevant de la prostitution sur leurs employées, majoritairement d’origine asiatique. Au terme de leur enquête, les services de police ont mis au jour ces activités illicites ainsi que la grande précarité dans laquelle se trouvaient les employées. L’une d’entre elles a témoigné, affirmant avoir été obligée de pratiquer des actes de nature prostitutionnelle pour des sommes dérisoires, parfois limitées à 10 ou 20 euros.

Les clients entraient en contact avec les salons par l’intermédiaire de plateformes en ligne spécialisées, où les employées apparaissaient en nuisette. Certains d’entre eux se montraient violents lorsque les jeunes femmes refusaient d’aller au-delà d’un simple massage, révélant clairement l’objet réel de leur venue.

Il ne fait aucun doute que le couple a exploité la vulnérabilité de ses employées. La plupart étaient des réfugiées asiatiques en situation irrégulière, dans l’incapacité de travailler légalement en France. L’une d’elles a même confié dormir sur place, ne percevant pas suffisamment d’argent pour louer un logement.

Lors de l’audience, l’épouse a reconnu les faits partiellement, tandis que son mari les a admis dans leur intégralité. Tous deux ont été condamnés à 18 mois d’emprisonnement, dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire, pour des faits de proxénétisme. Une peine qui apparaît particulièrement faible au regard de la gravité des faits.

Cette affaire met en lumière l’exploitation croissante des jeunes femmes asiatiques, de plus en plus présentes au cœur de réseaux de prostitution, notamment ceux dissimulés derrière l’apparence de salons de massage. Il est indispensable d’alerter sur ce phénomène et d’appeler à une vigilance accrue.